L’Eglise Saint Christophe de Reuilly (XIe S.) est située à la sortie du village en plein champ, en pleine nature, inscrite à l’Inventaire des monuments historiques depuis 1926 constitue un exemple unique de l’architecture des sanctuaires ruraux du début du Duché de Normandie (950-1050).
Sa localisation en retrait du village de Reuilly, à mi-pente, en balcon au-dessus d’un ravin, au centre d’un espace naturel de toute beauté, seule comme une île dans un océan de nature, conforte l’hypothèse de la pratique en ce lieu de cultes antérieurs à la Chrétienté.
Les murs en pierre meulière disposées en “arêtes de poisson” (opus spicatum) sont l’exemple le plus représentatif de l’architecture romane précoce en Haute Normandie.
A l’intérieur, ce sont d’abord les proportions qui frappent. C’est à la fois petit, à taille humaine et grand par la hauteur sous la charpente admirable. La lumière joue également un grand rôle dans cet équilibre. La clarté est grande malgré la petitesse des vitraux. De plus, on y trouve les autels, la sacristie, les nombreuses statues dont celle de Saint-Christophe, une statue en polychromie de 2, 5m de l’Ecole rouennaise du XVI-XVIIe, un ensemble de statues de saints de plus petites dimensions, Saint-Eloi, Saint-Mathieu, Saint-Fiacre avec sa pelle, une Vierge à l’enfant qui porte l’enfant sur la hanche du XV-XVIe, le tabernacle, le fonds baptismal du XVIe siècle avec son décor de houblon, chardon et d’un blason orné de la coquille Saint-Jacques qui symbolise la chemin de Saint-Jacques.
Jusqu’au XVIe siècle, « la porte principale pour les nobles » se faisait par ce qui est maintenant la sacristie. Celle-ci est tout particulièrement à visiter, à cause de sa porte rugueuse d’une grande force d’abord et aussi en raison « des petits trous qui ont été faits au fil des siècles dans les colonnes de pierre par des pèlerins ou villageois en quête d’une aspirine du pauvre » tout autant que d’une médecine de l’âme du pauvre pêcheur. La poussière de pierre obtenue à l’aide d’une vrillette était supposée avoir des vertus médicinales.
L’Eglise Saint-Christophe veille sur le petit cimetière qui abrite encore des vieilles tombes dont certaines sont vraiment très belles et un mausolée contenant la dépouille du Général Marie Constant Amand d’Hautpoul, héros de l’épopée napoléonienne.
Dernière mise à jour le 30/01/2019